Enrobés de couleurs doucereuses, armés de leur musique agaçante, ceux que j’appelle affectueusement « les petits jeux cons » de Facebook sont une vraie plaie pour les indépendants qui, comme nous, travaillent principalement sur leur ordinateur. Ne soyez pas leur victime.
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Œuvre de salubrité publique
C’est à la demande d’une collègue désespérée que je rédige ce billet (bon, d’accord, elle n’est pas vraiment désespérée, mais le sujet est quand même préoccupant 😉 ).
Oserez-vous sérieusement, cher lecteur / lectrice, me dire que vous n’avez jamais été tenté(e) par ces fameux jeux ? Si vous osez, je n’ai qu’une question à vous poser : vivons-nous sur la même planète ? Au début de l’année dernière, on comptait déjà plus de 500 millions de téléchargements du jeu (source et autres infos stupéfiantes ici). Ça en fait du monde… et des revenus puisque le jeu, bien que gratuit, incite à acheter des bonus pour gagner du temps ou tenter de passer des niveaux difficiles. Des centaines de milliers de personnes se déclarent accros à ce jeu. C’est pourquoi cet article a vocation de sauver des vies (ou presque).
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Une règle incontournable : ne rien acheter
Il ne fait aucun doute que l’on peut perdre bien assez de temps avec les énergies, vies et autres prévus par l’éditeur du jeu quel qu’il soit. Si, en plus, vous achetez des vies supplémentaires, des bonus ou autres avantages, il faut voir la vérité en face : vous êtes accro et les éditeurs du jeu vous tiennent par cette addiction. Si tel est votre cas, réagissez avant de dilapider une part du fruit de votre travail (réalisé en attendant que les vies se rechargent, évidemment).
Il vous faut encore une motivation pour décrocher ?
Faites le calcul de ce que vous rapporterait le temps passé à aligner des bonbons ou à planter des tomates. Considérez un tarif horaire ridicule. Prenons par exemple celui proposé pour le « contrat-cadre de l’infamie » : 10 euros/heure. Cela vous donne une idée du manque à gagner et nous affinerons cela dans quelques lignes, préparez les mouchoirs.
Mais, me direz-vous avec aplomb, si je joue, c’est que je n’ai pas de travail.
Ce à quoi je répondrai par une question et une affirmation. En êtes-vous vraiment sûr(e) ? Il y a toujours quelque chose à faire quand on est indépendant : factures, courriel, réseaux sociaux, blog, ranger son bureau, nettoyer ses TM,…
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Conseils d’une non-accro
Oui, je sais, j’ai énormément de chance : je ne suis accro à RIEN. Ni alcool, ni jeu, ni autre passion dévorante ou inavouable, rien. Je suis probablement mal formatée, en tout cas, je n’ai pas encore découvert quelle pourrait être ma drogue. Par contre, je suis la reine de la procrastination. À ce titre, je me permets de vous proposer ces quelques pistes pour gérer au mieux les pertes de temps liées à ce type de jeux.
- Variez les plaisirs : Attention, je ne vous incite pas à planter des carottes, démêler des énigmes, bâtir un royaume, jouer au billard en plus de faire exploser de bonbons et de sauver des animaux en détresse. NON ! Par contre, se désintoxiquer régulièrement en faisant des cures « sans » de quelques jours ou semaines peut être salutaire. Changer de jeu permet de prévenir l’addiction tout en continuant à se changer les idées.
- Mesurez le temps passé à jouer et minutez vos pauses : Vous pouvez utiliser divers outils pour suivre le temps passé à jouer mais, si vous utilisez (honnêtement) une caracole telle que je vous ai proposée ici et ici, vous risquez d’avoir des surprises. Si tel est le cas, cela vous permettra peut-être de vous reprendre en mains.
- Facturez-vous le temps passé à jouer : Nous en avons parlé plus haut, c’est vrai, mais vous n’aviez encore qu’une estimation du temps passé. À présent que vous avez minuté le temps réellement passé à jouer, appliquez à celui-ci le tarif de 10 euros/heure et sortez les mouchoirs.
- N’invitez personne : Plus vous avez de contacts qui jouent « avec » vous et plus vous recevrez de vies et de bonus. Franchement, est-ce bien nécessaire d’en recevoir plus et, surtout, tenez-vous vraiment à entraîner d’autres personnes dans ce tourbillon infernal ?
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Conclusion
Même si j’ai traité ce sujet avec légèreté, je vous invite à y réfléchir et à vous demander si vous êtes prêts à octroyer tout ce temps à cette occupation. Pour ma part, je joue plusieurs fois par jour, pour me changer les idées, mais je garde deux principes à l’esprit :
– me lever, quitter mon bureau, marcher, ne pas rester statique assise devant mon PC ;
– une citation qui me motive quand j’en ai besoin :
Ce que tu fais aujourd’hui est important car tu as échangé un jour de ta vie contre ça.
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Et vous, quelle est la part de joueur qui sommeille en vous ? Comment résistez-vous à la tentation des bonbons maléfiques ?