Un idiotisme, ou une expression idiomatique, est une expression typique à une langue ou à un dialecte et ne peut être traduit littéralement. En voici quelques uns relatifs au pain.
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Lors d’une discussion sur Twitter (comment, vous ne suivez pas déjà @Traduttrissimo ?) en janvier dernier, une collègue (@wordsofnona) a lancé une discussion sur le thème des expressions parlant de pain. Nous avons été plusieurs traductrices, de diverses langues maternelles, à comparer nos idiotismes. Giulia nous a alors contactées pour nous proposer de résumer nos informations dans un article… en anglais.
J’ai accepté, bien que je déteste rédiger dans une langue autre que le français (je sais que certains me comprennent), et j’ai demandé à une collègue de relire et corriger mes multiples erreurs. Merci Stéphanie Evans !
Vous trouverez l’article original, en anglais donc, ici. Découvrez-y également les autres articles sur le même thème ainsi que ceux de Giulia.
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Version FR
Petit rappel pour les francophones et informations utiles pour les autres. Vous trouverez les quelques expressions idiomatiques que j’ai sélectionnées dans cet article, en français. Et, si vous désirez lire l’article en anglais, il vous suffit de suivre ce lien.
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En français, comme dans les autres cultures, le pain représente la vie, ce qu’il nous faut pour survivre, nos moyens de subsistance et donc, par extension, le travail.
Plusieurs expressions font référence à cette image :
Un gagne-pain : un travail. Ce n’est pas un travail que l’on fait avec plaisir ou par passion mais plus prosaïquement pour se nourrir (avoir de quoi se mettre sous la dent).
Ex : C’est un gagne-pain comme un autre.
Gagner sa croûte : travailler pour gagner de quoi vivre.
Ex : Tu gagnes ta croûte, ce n’est déjà pas si mal.
Ôter/retirer le pain de la bouche : priver des moyens de subsistance.
Ex : Avec ces mesures, autant dire qu’ils nous retirent le pain de la bouche
Avoir du pain sur la planche : avoir beaucoup de travail.
Ex : Je ne sors pas ce soir, j’ai encore du pain sur la planche.
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Le pain est donc une chose importante. C’est bon, c’est vital, il ne faut pas le gaspiller. À notre époque, jeter du pain est encore un sacrilège dans certaines familles. Il est précieux, on ne le jette pas, on en mange jusqu’à la dernière miette. Là encore, plusieurs expressions se chargent de nous le rappeler.
Du pain perdu : préparation culinaire permettant de finir le vieux pain. On trempe les tranches de pain rassis dans un mélange de lait, d’œufs et de sucre. On fait cuire à la poêle avec un peu de beurre et on déguste saupoudré de sucre.
Ne pas perdre une miette : ne rien laisser (au propre comme au figuré).
Ex : Je n’ai pas perdu une miette de leur conversation.
Long comme un jour sans pain : interminable, pour une situation désagréable, dont on ne voit pas la fin, un peu comme le Jour de la Marmotte (vous vous souvenez de Bill Murray ?).
Ex : Cette soirée est longue comme un jour sans pain.
Ça ne mange pas de pain : ça ne porte pas à conséquence.
Ex : Il lui a souri, par politesse, ça ne mange pas de pain.
Être bon comme le (bon) pain : être gentil, généreux, altruiste… peut-être même un peu trop.
Ex : Cette famille est formidable, ils sont tous bons comme le bon pain.
Partir/se vendre comme des petits pains : se vendre ou être emporté facilement et rapidement.
Ex : Tous les bricolages qu’il a préparés pour l’occasion se sont vendus comme des petits pains.
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Mais le pain peut encore représenter bien des choses :
- Une bouchée de pain : un prix modique
Ex : J’ai eu cette robe pour une bouchée de pain.
- Ne pas manger de ce pain-là : refuser de participer à quelque chose.
Ex : Il m’a proposé une jolie somme pour faire un faux témoignage mais je ne mange pas de ce pain-là !
- Un pain : un coup de poing (registre de langue familier).
Ex : Il s’est ramassé un de ces pains !
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Vous connaissez d’autres expressions idiomatiques savoureuses centrées sur le pain ? N’hésitez pas à les partager ci-dessous.