Normes et traduction

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Qu’est-ce qu’une norme ? Quelles sont celles qui concernent le secteur de la traduction ? En quoi cela nous concerne-t-il ? Peuvent-elles nous aider ?

Les normes ainsi que le déroulement de la certification étaient déjà des notions connues, Olivier (mon époux) s’étant occupé de tenir à jour les procédures relatives à plusieurs normes dans les entreprises dans lesquelles il a travaillé. L’information qui nous manquait concernait plus directement les normes spécifiques au secteur de la traduction.

Grâce à une formation que nous avons suivie, nous cernons dorénavant mieux la nécessité de mieux connaître les normes, quitte à en acquérir quelques unes, bien que la certification à celles-ci ne nous soient pas actuellement utile.

En effet, les normes en relation directe avec le monde de la traduction se penchent sur la gestion de projet, l’intervention de sous-traitants et la stabilité économique de l’entreprise. Comme nous n’avons ni trois salariés à temps plein ni 300 000 € de bilan annuel (non non, je vous assure), nous ne sommes pas concernés par la certification aux normes actuellement applicables directement à la traduction.

Par contre, savoir à quoi s’engagent des agences certifiées peut nous aider à comprendre leurs besoins et à nous y adapter.

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Alors, en quelques mots, qu’est-ce qu’une norme ?

C’est un référentiel commun et documenté destiné à harmoniser l’activité d’un secteur. Elle permet de définir un niveau de qualité pour un service donné et aide à atteindre ce niveau.

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Comment obtient-on la certification ?

– Achat de la norme (pour information, ISO 9001 : 90,26 € et EN 15038 : 63,20 €) ;

– Lecture et études des conditions spécifiques édictées dans la norme ;

– Mise en place de procédures pour se conformer à la norme, avec si nécessaire l’aide d’un conseiller ;

– Visite d’évaluation par l’organisme certificateur, afin de savoir si l’entreprise est prête ou non pour demander la certification ;

– Contrôle, audit, de l’organisme certificateur qui vérifie que l’on répond bien aux exigences de la norme. Seuls les organismes agrées et indépendants peuvent valider la conformité du système qualité d’une organisation à une norme ou à un référentiel (privé, créé par la collaboration d’un organisme certifiant et d’une entreprise) de qualité officiellement reconnu. L’OC prend non seulement note des points nécessitant une amélioration mais aussi des points forts, des pistes à développer, etc. ;

– L’auditeur rédige son rapport provisoire et le transmet au client qui aura 5 jours pour « corriger les écarts » dans un plan d’actions correctives qu’il transmet à son tour à l’auditeur ;

– Selon l’ampleur des mesures correctives et la réaction de l’entreprise, l’organisme certificateur décide d’un audit complémentaire ou de la délivrance du certificat ;

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Attention, une certification n’est pas définitive. Elle peut être retirée pour diverses raisons, des audits réguliers (annuels pour certaines normes) conditionneront la conservation de la certification qui, de toute façon a une durée de vie limitée !

Le plus important est que la société progresse continuellement dans l’amélioration des démarches de respect de la norme.

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Quelles sont les principaux référentiels et les normes incontournables en matière de traduction ?

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Certitrad : référentiel inspiré de la norme EN 15038 qui reprend 6 engagements certifiés.

Tout traducteur travaillant pour une agence de traduction certifiée Certitrad doit obligatoirement :

– traduire exclusivement dans sa langue maternelle ;

– avoir soit un diplôme de traducteur (BAC +3 minimum), un diplôme technique de BAC + 2 minimum + 2 ans d’expérience minimum documentée en traduction ou, s’il n’est pas diplômé, 5 ans d’expérience documentée en traduction. Il doit donc fournir à l’agence de traduction son CV, justifier de son statut et se soumettre à un test de traduction ;

– s’engager à respecter la confidentialité ainsi que les délais ;

– s’engager à ne pas sous-traiter sans l’accord préalable écrit de l’agence de traduction ;

– s’engager à relire sa traduction ou la faire relire par un tiers ;

– n’accepter un travail que s’il est à la hauteur de ses compétences et de ses disponibilités ;

– s’engager à poursuivre une formation continue ;

– veiller à la confidentialité de son engagement avec l’agence de traduction.

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ISO 9001 : norme internationale visant la satisfaction du client, l’amélioration continue et l’approche processus (transformation d’élément d’entrée en élément de sortie).

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EN 15038 : norme européenne qui « englobe le processus de traduction proprement dit ainsi que tous les aspects connexes qu’implique la prestation de services, notamment l’assurance qualité et la traçabilité ».

La traduction doit au minimum être suivie d’une révision (comparaison dans les deux langues) par un tiers et peut encore être suivie d’une relecture par un expert (uniquement dans la langue de la traduction), d’une correction d’épreuve (editing) et d’autre service de publication assistée par ordinateur, par ex.

Le traducteur doit respecter les mêmes exigences de formation/d’expérience que pour le référentiel Certitrad mais il n’est pas tenu d’effectuer un test.

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ISO 12616 : norme internationale. Terminologie axée sur la traduction : gestion de la terminologie en relation avec le processus de traduction, qui vise à entraîner une augmentation des performances et de la productivité des traducteurs pour une meilleure qualité des traductions.

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ISO 2384 : norme internationale. Documentation – Présentation des traductions : explique comment présenter les toponymes, acronymes, références bibliographiques, …

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ISO/TS 11669 : spécification technique. Projets de traduction – Lignes directrices générales : elle a pour principal objet de faciliter la communication entre les différentes parties impliquées dans un projet de traduction, elle fournit la base de l’évaluation qualitative sans préciser les procédures des mesures consultatives de la qualité d’un produit de traduction.

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Pourquoi se les procurer, les connaître ?

Cela nous permet de comprendre les exigences des agences de traduction avec lesquelles nous pouvons être amenés à travailler.

Cela nous donne aussi de bonnes bases pour améliorer notre propre assurance qualité (que nous retrouvons par exemple dans le code de déontologie de la SFT, dans la Chartre du traducteur de la Fédération internationale des traducteurs, la Recommandation de Nairobi).

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Pourquoi ne sommes-nous pas concernés par la certification ?

On pourrait vouloir se faire certifier pour sortir du lot, mais il est très difficile pour un profane d’assurer la fonction de responsable qualité en plus des autres tâches d’un traducteur indépendant (langage spécifique et pointu, exigences multiples et complexes, activité extrêmement chronophage, …). Il faudrait pouvoir s’y consacrer complètement ou se faire aider par un spécialiste. De plus, les processus des traducteurs indépendants sont bien plus limités que ceux des agences de traduction.

Certitrad est totalement inaccessible aux traducteurs indépendants puisqu’elle nécessite, comme pré requis : attester de l’emploi d’un minimum de trois salariés à temps plein, présenter une copie de la déclaration fiscale aux impôts attestant d’un minimum de 300 000 € par an.

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Existe-t-il d’autres possibilités pour faire valoir la qualité de son travail ?

On peut demander à un organisme certifiant une « certification de personnes » (certification de compétences) qui consiste à évoluer et à reconnaître formellement les aptitudes nécessaires à l’exercice d’une activité professionnelle, en conformité avec un référentiel-métier élaboré et validé par des experts.

L’adhésion à une association professionnelle telle que la SFT ou à FIT permet de montrer que l’on adhère à leurs pratiques.

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Évidemment, la formation à laquelle nous avons participé était bien plus dense et cette page ne constitue qu’un pâle résumé.

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Mais, en ce qui vous concerne, avez-vous déjà envisagé la possibilité de recourir à la certification ? Comment faites-vous valoir la qualité de votre travail ? Faites-vous partie d’une association professionnelle, et pourquoi ?