Ce n’est qu’un petit test…

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Je n’ai absolument rien contre l’idée de réaliser un petit test de traduction. Mais aujourd’hui, une récente mésaventure m’incite à me poser une question : Bon sang, certaines agences nous prennent-elles vraiment pour des imbéciles ?

 

Il y a moins d’un mois, je réponds à une offre sur ProZ.com. Après avoir soigneusement vérifié le BB du client (qui n’était pas excellent), je réponds à ce dernier que je suis en mesure d’effectuer la traduction demandée à condition que le paiement soit effectué en trois versements : à la commande, à la livraison et après facturation (selon mes CGV).

La charmante cliente me répond, qu’avant toute chose, je devrai signer un accord de confidentialité et me plier à un « petit » test de traduction (environ 450 mots quand même). J’accepte et signe ledit accord.

Aie confianssssss...
Aie confianssssss…

 

Je reçois ensuite un curieux e-mail. La cliente m’envoie un manuel entier (sans doute pour me fournir le contexte !), me demande de ne traduire que ce qui est surligné, de ne pas TOUCHER OU EFFACER le texte en anglais (c’est vraiment très important pour eux !) mais d’insérer ma traduction en-dessous des paragraphes surlignés et de renvoyer le tout dans les 48h.

Les extraits à traduire semblent choisis au hasard et je n’y décèle aucune logique. Cela me met la puce à l’oreille et je retourne lire le courriel avec plus d’attention.

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Je me rends alors compte que le message qui m’est adressé est une réponse au message d’une collègue ayant elle aussi postulé pour cette offre. Comme je dispose de son adresse e-mail, je la contacte et lui pose du but en blanc une question : a-t-elle reçu les mêmes paragraphes que moi ? Par souci de confidentialité, je donne simplement les n° de pages et de § ainsi que quelques mots.

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La réponse ne se fait pas attendre : NON, les paragraphes sont différents !

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Tiens, tiens, cette agence réputée pour payer au lance-pierre serait-elle passée directement à la traduction gratuite sous couvert de test ? Dans le doute et puisque la confiance est une notion indiscutable dans le choix de mes clients (si, si, je me permets de choisir mes clients, pas vous ?), je décide purement et simplement de ne pas donner suite. Non, je ne travaillerai pas avec ce client.  Dans tous les cas, je me fie à mon instinct et à ce qui me semblent être des signes incitant à la méfiance.

S’il comptait sur moi pour une trad gratuite, qu’il se débrouille, je ne vais pas, en plus, le prévenir que je me désiste. S’il voulait véritablement connaître mes compétences, tant pis, de toute façon, je ne désire pas ardemment travailler avec lui. De son côté, il aura reçu assez de réponses de collègues pour choisir le meilleur (parmi ceux qui restent en lice, cela va sans dire 😉 ).

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Après presque dix jours, je recontacte ma collègue et lui demande si elle a eu des nouvelles de l’agence en question. Curieux, me direz-vous, aucun signe de vie !

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Ce n’est certes pas la première fois qu’un doute atroce me tenaille concernant une agence mais, cette fois, cela me semble indiscutable : on a voulu me prendre pour une bille !

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Et vous, chez collègues, vous est-il déjà arrivé de douter de la bonne foi d’une agence ? À quoi êtes-vous attentifs lorsqu’un client potentiel vous demande d’effectuer un test de traduction ? Avez-vous vécu la même mésaventure ? Comment avez-vous / auriez-vous réagit ?

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Et vous, project managers, vous qui n’avez évidemment jamais eu recours à de telles pratiques, que dites-vous d’agences qui procèdent de la sorte ? Ma réaction vous semble-t-elle inadéquate ? Avez-vous une autre explication plausible ?

 

Au plaisir de vous lire.